lundi 2 mars 2009

Muñequitos

Playmobils. J’ai une mission, et ça se présente mal : trouver des playmobils à Lima. Suite aux blessures de guerre rapportées par Ze King de nos vacances, il m’avait fait promettre de lui acheter le château des playmobils, ou au pire le bateau des pirates, mais le château c’est mieux quand même. Il faut dire qu’il se les est mérité, je lui aurais même promis le catalogue complet alors qu’il était en train de se faire recoudre le bras courageusement assis sur un brancard à la vue de tous, dans un dispensaire donnant sur la rue principale d’un village de la côte en pleine activité. La poussière se respirait à pleins poumons et la valse incessante des moto-taxis pétaradants formait la colonne sonore de l’épisode. Il avait été à la hauteur et j’étais tellement fier de lui que grisé par cette fin heureuse je m’étais laissé emporter à promettre n’importe quoi. En l’occurrence des playmobils, car j’ai découvert un peu tard à mes dépens qu’ici c’est introuvable.

J’ai déjà épuisé toutes les voies officielles, aucun magasin de jouets réglementairement inscrit à la chambre de commerce et d’industrie de Lima n’est pourvu de cette marchandise que je m’échine à décrire. Pendant ce temps Ze King lui a bien en tête de quoi il s’agit et ne manque pas une occasion de me faire remarquer que le temps commence à être long pour toucher le salaire de son courage. Dernièrement une source nous avait indiqué une mystérieuse adresse d’agence de voyage qui trafiquait aussi dans le playmobil, c’était vrai. Nous avons sonné à une maison anodine sur une grande avenue, nous avons donné le mot de passe : playmobil et sitôt franchi la porte nous nous sommes retrouvés face à un château qui aurait fait pâlir d’envie n’importe quel gamin comme moi. Informations prises, cette installation était à peu prés tout ce qui leur restait, d’autres mieux informés avaient déjà brûlé la planque. Par désespoir nous avons même tenté de négocier le château exposé mais rien à faire, ils n’avaient pas la boîte pour les replacer à l’intérieur et nous les vendre. On ne plaisante pas avec les emballages au Pérou et impossible de leur faire comprendre que nous aurions tout pris en vrac dans un sac pourvu qu’on ramène des playmobils à la maison.

Je commence à désespérer mais je ne vais pas abandonner, Ze King le mérite vraiment. Et puis c’est la seule occasion ou jamais pour moi de l’avoir enfin ce satané château.

Aucun commentaire: