vendredi 20 février 2009

Colletivos

Taxis collectifs, appelés aussi combi. Impossible de ne pas les remarquer dès qu’on débarque à Lima, ils constituent avec les taxis environ 70 % des véhicules en circulation. Il s’agit de sorte de minibus de taille variable, certains atteignant même les proportions du camion. A l’intérieur ont été installées des banquettes afin d’utiliser tout l’espace disponible, qui n’est déjà pas énorme, hors de question par exemple de se tenir debout. Ils sillonnent inlassablement la ville dans toutes les directions actuellement recensées de cette mégapole en continuelle expansion. La course coûte entre 1 et 2 sols, autant dire que c’est le moyen de transport privilégié des liméniens. Ce qui surprend un peu au début c’est leur parcours chaotique à travers les flots de voitures, ils procèdent par brusques embardées, coups de freins intempestifs et négligent totalement les règles élémentaires du code de la route multipliant les accidents. Vu l’état de nombreux véhicules il serait d’ailleurs impossible pour beaucoup d’avoir recours à des équipements tels que le clignotant ou le rétroviseur. Avec le temps on découvre que la raison de cette conduite dépourvue de scrupules est toute simple, il suffit en effet qu’une personne fasse un signe sur le bord de la rue pour que le chauffeur braque immédiatement et coupe sans crier gare trois files de circulation afin d’aller récupérer le client potentiel, même chose pour demander à descendre, un signal suffit pour se faire catapulter dehors. C’est qu’il faut faire vite car les concurrents sont aussi à l’affût, d’où ces manoeuvres subites qui font penser à un abordage entre bateaux-pirate. A chaque carrefour, un type préposé à la collecte bondit sur la chaussée et tente de hurler le parcours de son combi plus fort que les autres dans une espèce de vente à la criée au milieu des sirènes, klaxons et vombrissements divers. Certaines règles de survie sont très vite acquises, dès qu’on met un pied dedans on cherche aussitôt à s’accrocher à tout ce qui se présente car on se retrouve plongé dans une lessiveuse. A l’intérieur une vie s’organise comme elle peut entre ceux qui tentent de descendre et ceux qui montent en marche, c’est un ballet continue où chacun à tour de rôle s’assoit, se lève, se déplace, se cogne, se serre au rythme d’une radio locale qui paraît cracher la même chanson à longueur de journée.

Si l’expérience vous tente, asseyez-vous face à votre ordinateur, placez le volume au maximum, activez la vidéo ci-dessous sans vous laisser fasciner par la qualité du clip et toutes les 20 secondes levez-vous, asseyez-vous, écrasez-vous un pied, faites le tour de la chaise puis recommencez pendant une dizaine de minutes. Vous comprendrez pourquoi une fois passé l’exotisme, on choisit plutôt le taxi.

2 commentaires:

The Major a dit…

J'ai parlé un peu vite à propos de la belle vie. Avec de la musique comme ça, je me tire une balle dans le pied pour me faire rapatrier sanitaire...

Luca a dit…

Eh, eh, eh. J´en ris encore. Pour un étrange masochisme à retardement, je ressens une pointe de nostalgie. En Bosnie tu te fais bousculer...sans rythme et musique. ;o)